Levée 4hoo du mat
Départ des Masters 8h à la sortie du petit village de Bédoin, là se trouvent des passionnés du Géant de Provence venant de différents départements mais aussi de Belgique, d’Italie et même du Canada…. Pour certains c’est une préparation pour la Luc Alphan, L’étape du tour ou La Marmotte …)
Dès le départ, muni de mini-phares fixés sur le guidon, on peut déjà remarquer ceux qui projètent de rouler cette nuit car les masters c’est une course sur 24h contre soi même, ne l’oublions pas.
La première ascension par Bédoin se fait sur un rythme de plus de10 km/h dans la fraîcheur jusqu’au chalet Reynard, on peut constater que pour certains c’est un sous régime ; ils passeront « la seconde » sur la dernière partie de l’ascension où le vent souffle modérément et l’on ne sait d’où (c’est normal c’est le Ventoux !!!). Après plusieurs relais avec un « copain de galère » nous arrivons à l’observatoire où sont installées les tables de pointage et de ravitaillement ; 1h53 pointé je suis étonné car je n’ai pas vraiment mal aux jambes. Tout euphorique, j’entame la descente sur Malaucène.
Pour la deuxième ascension, les paramètres de la montée sont différents : la dénivelée est assez casse patte, pas moyen d’adopter une régularité dans le coup de pédale mais en plus la chaleur fait son apparition : il est 11h00 (elle ne me quittera plus jusqu’à 18h00). Jusqu’au Mont Serein, çà peut aller (il fait de plus en plus chaud), après c’est un combat où le mental commence à prendre le dessus sur le physique. Des « copains de galère » me doublent, je les reconnais, ce sont ceux de la première montée, y’en a un qui me demande si je n’ai pas plus gros derrière, je lui réponds « désolé, avec un 34x25 çà doit passer ??? » il me réplique « alors bon courage». Arrivée à l’observatoire, je pointe à 2h10… pas si mal finalement mais j’ai besoin de récupérer car la transition Bédoin/Malaucène a été courte et j’ai peiné sur les derniers lacets qui plus est avec cette chaleur toujours aussi pressante.
Pause repas durée 1h30.
Enfin pour la 3ème ascension, j’ai 2 possibilités : soit par Sault (parcours assez roulant jusqu’au chalet Reynard) ou par Bédoin (un défi dans le challenge). Les jambes sont là, le mental aussi : c’est décidé çà sera par Bédoin.
Une fois engagé sur la route, elle m’attend : la chaleur (encore elle, impitoyable!!!). Les zones d’ombre se font rares jusqu’au chalet Reynard et au-delà n’en parlons pas. Au virage de st Estève, je ressens une crampe au quadriceps gauche, elle me stoppera plusieurs fois à mi parcours. Etirements, aspersion, réalimentation en liquide et c’est reparti.
Sur le bord de la route qui me mène au sommet vers le « Nirvana » (je délire c’est la chaleur !!!), je retrouve des « copains de galère » arrêtés par des crampes à répétition, déshydratés par ce soleil implacable. Mais ils repartiront et nous nous retrouverons en haut en nous disant qu’il faut être un peu fou mais que le jeu en vaut la chandelle. Ainsi, j’en profite pour signer en ce qui me concerne ma dernière ascension.
Je pointerais à 2h38 avec à l’esprit que cette ultime montée s’est faite sous une chaleur écrasante…. digne d’un Ventoux du tour de France.
Au final, 6h29 de montée pure, mais avec un 28 derrière j’aurai été plus à l’aise et que devant le Ventoux, il faut rester humble surtout dès la première ascension car ça peu très vite dégénérer en vrai galère.
Dans ce type de défi, le temps d’une montée n’est pas un gage de réussite mais c’est bien la gestion de l’effort et de la récupération qui prime avant tout. Beaucoup de convivialité et de simplicité dans l’organisation où les « copains de galère » se parlent sur des portions à 9% où chacun s’encourage tout en gardant à l’esprit son propre objectif : être master ou expert.
C’est une autre facette du cyclisme …
Alors peut être à l’année prochaine pour tenter le master… mais maintenant place à la récupération.
A+
patrice